Portrait Gwenaëlle Guillet - Technicienne de laboratoire - Promo 2018
Bonjour Gwenaëlle, peux-tu nous présenter rapidement ton parcours ?
À la suite du DUT, j’ai fait une année de licence professionnelle Biologie Analytique et Expérimentale également proposée à l’IUT en alternance dans le laboratoire M2iSH. Après mon contrat d’alternance, je suis restée dans ce laboratoire en CDD jusqu’à fin décembre 2019, et j’ai commencé au laboratoire du CHU de Clermont-Ferrand début janvier 2020.
Peux-tu nous expliquer la nature de ton travail au CHU de Clermont-Ferrand ?
Je travaille au préanalytique. Nos missions sont donc de réceptionner, trier et vérifier la conformité des bilans (sanguins ou autres) envoyés soit par les différents services d’hospitalisation, par les services de consultations, par des organismes extérieurs (autres laboratoires, certains EHPAD etc.), ou par le centre de prélèvement. Un service qui nous prend beaucoup de temps est notamment celui des urgences, dont nous recevons un grand nombre de bilans quotidiens, en temps normal. Ensuite, si le bilan est conforme aux exigences des autres laboratoires, nous le transmettons, sinon, nous devons appeler le service qui nous l’a envoyé pour régler le(s) problème(s) au mieux.
Par rapport aux événements actuels, quel regard portes-tu sur la situation ? Quel est l'impact sur ton travail ? Sur ta vie personnelle ?
Depuis quelques temps, comme nous le savons tous, un virus pas très sympa traverse le monde. Notre quotidien au travail en a été assez fortement impacté. Nous avons notamment remarqué une énorme baisse de la quantité de travail lors de la première semaine de pandémie. Ce fait ajouté aux mesures de confinement, notre équipe constituée en général de 6 ou 7 personnes qui travaillent en décaler du matin 6h au soir 21h30, est passée à 5 par jour. Nous avons eu pour consigne de placer des membres de l’équipe pendant 5 à 7 jours en « confinement » pour que si l’un des autres tombait malade, on ait du personnel sous le coude pour prendre sa place. Le plus impressionnant dans la baisse de quantité de travail se joue au niveau des urgences. On reçoit habituellement un nombre bien plus important de bilans par jour des urgences, et depuis cette crise, leur nombre a fortement diminué. Cependant, et de manière assez logique, on reçoit en parallèle un nombre de dépistages de coronavirus très important, donc cela compense en parti le travail perdu. Mais heureusement pour le moment le nombre de résultats positifs est très faible en comparaison au nombre de dépistage pour le CHU de Clermont-Ferrand.
Depuis quelques jours, la quantité de travail augmente petit à petit, avec des vagues de dépistages de Covid (les « coco » comme on les appelle), et le nombre de bilans sanguin est de plus en plus important. On remarque aussi la forte fatigue des infirmières lorsqu’elles nous apportent les bilans, et de l’équipe du laboratoire de virologie dont les horaires ont dû changer pour pouvoir tenir face à la crise.
On ne pensait pas que ça tournerait comme ça. Il y a peu, recevoir un prélèvement pour une recherche de coronavirus relevait de l’exceptionnel et maintenant c’est notre principale activité. Le port du masque est devenu obligatoire et permanent. On prend conscience de l’ampleur de la crise, on en rigole entre nous dès que quelqu’un tousse à peine, mais au fond, on redoute le moment où on commencera à être touchés car ça arrivera très probablement.
Et puis à côté, nous sommes comme tout le monde, confinés chez nous, sauf pour aller travailler.
Un dernier mot, commentaire, avis sur le futur ?
Quoiqu’il en soit, on ne peut pas dire de quoi l’avenir sera fait, mais au CHU je peux vous affirmer qu’on donne énormément de notre personne pour essayer de gérer au mieux cette crise. Pendant ce temps, de votre côté, restez chez vous, prenez soin de vous ! ?
Merci à toi, bon courage !